On le subit plus que l'on le construit en tout cas en France, connaissant notre réticence à l'adoption précoce d'innovations récentes. La sécurité avait débarqué dans le stockage, on se souvient de Symantec et Veritas - quel regret -, d'EMC avec RSA ou d'IBM avec ISS. Le Backup fusionne donc avec l'Archivage ou l'inverse, mais il n'en restera qu'un - La Protection de Données -, c'est d'autant plus vrai que la vague ILM est passée par là avec son concept de classification, le backup disque, le VTL, la technologie SATA... illustrant la volonté de constituer un environnement hiéarchique de stockage aligné sur l'activité de l'entreprise et aussi de réduire les coûts d'une infrastructure de stockage toujours plus coûteuse: pool de données en ligne, pool de backup et pool d'archivage. A ce titre, l'une des innovations les plus importantes financièrement est la Réduction ou Déduplication de données. Souvenez-vous, j'insiste depuis plusieurs années sur la nécessité de consolider ou d'agréger les fonctions de Data Management au sein d'une offre riche mais simple pour éviter de choisir un rack avec 10 appliances qui "font le job" mais qui coûtent en administration, en compatibilité et qui déplace le spot des administrateurs: au lieu d'être focus sur les données, ils passent du temps sur chaque élément d'une chaine complexe. A banir.
Les utilisateurs ne souhaitent plus faire la différence entre les 2 "types" d'information - Backup et Archivage - car il s'agit de la même information à quelques nuances près: rétention, nature du support éventuelle, besoin futur... C'est d'autant plus vrai que les données sont de plus en plus en ligne, accessible de façon trés simple via les protocoles de partage de fichiers en mode de lecture et capables d'être recherchées grâce à des index trés complets constitués des meta-data et data. L'index peut aussi être utilisé comme critére de déplacement ou copie de l'information accentuant son rôle central. Autant, on aurait pu penser que l'archivage et le backup constituaient un élément essentiel d'un environnement informatique mais il convient de réaliser qu'aucune valeur n'est associée à ces fonctions pour l'entreprise. Elles ne contribuent pas à la création de valeur pour l'activité de l'entreprise, elles ne constituent que des centres de coûts à la seule restriction près, le jour où les utilisateurs ou tout autre entité a besoin d'une donnée perdue, écrasée, corrompue ou ayant subit un sinistre. Par contre,
le Search et l'Indexation, indissociables, sont 2 composantes fondamentales d'un environnement informatique, sur lesquelles les fonctions de backup et d'archivage notamment peuvent se greffer. Ainsi, au travers d'une seule console, trés simple de type Google, on l'a tous en tête et tous les autres l'ont copiée, un utilisateur peut rechercher une information dans tous les puits de données: en ligne (serveurs de fichiers, bases de données, annuaires...), en ligne (unité de backup et d'archivage disque), "near-line" (HSM disque) ou complétement off-line grâce à des mécanismes de type
Offline Tape Indexing. Sur ce dernier point, l'offre d'
Index Engines est à regarder de près car assez unique, d'ailleurs un accord avec
RenewData, éditeur Américain - Texan - d'une solution de réduction de données, vient d'être signé sur ce sujet pour enrichir l'offre de migration de données de ce dernier.
L'autre mouvement du marché qui confirme cette mutation est l'acquisition pour 375 M$ en cash de
Zantaz par
Autonomy, l'un des acteurs clefs de l'archivage trés bien placé dans le fameux Magic Quadrant 2007 du Gartner absorbé par l'un des rois de l'indexation, renforçant ainsi sa stratégie vers le monde du stockage de données et de l'e-discovery. Autonomy a même racheté
Virage, un éditeur de solutions d'indexation de contenu multimedia. Tous les acteurs d'archivage embarquent, ou devraient embarquer, des fonctions avancées de search et d'indexation. Certains acteurs de services fichiers proposent même une offre de ce type comme
Exanet qui propose
ExaSearch, fruit de l'accord entre Exanet et
Exalead. Les autres acteurs ne sont pas à oublier comme notre rare fierté Française dans l'édition logicielle à l'échelle planétaire,
Business Objects, qui gobe l'Américain
Inxight Software, un des leaders du Search fédéré et de l'extraction de données.
FileTek a lui déja fait son marché avec
Trusted Edge. L'autre mouvement vu de tout le monde, car tout le monde suit ce que fait
Google, est l'axe pris par le géant de Mountain View,
qui rachète un petit prestataire de service innovant
Postini. Le concurrent
Iron Mountain (IM) était visiblement trop cher ou trop rigide malgré une base installée gigantesque, on ne compte pas moins de 800 bureaux IM dans le monde et Zantaz était en discussion trés avancée avec Autonomy. Ceux qui vont dans la Silicon Valley ont déja vu Postini dont les locaux sont au bord de la 101 prés d'Oracle pas loin de Redwood Shores. Fort de ses succès et accords avec quelques acteurs du stockage en plus de sa formidable technologie, Google se positionne sur l'outsourcing de données et des traitements associés, notamment l'archivage, avec cette acquisition pour 625 M$, une fortune, mais Google ne discute pas quand elle veut pénétrer un segment et se payer un acteur clé pour son développement. Google a tellement d'argent... Le casse-tête de certains pourrait bien se résoudre simplement au travers d'un contrat avec Google, de SLAs stricts et la simple utilisation de sa fameuse interface, ce bonheur est proche. Les nuits blanches seront de mauvais souvenirs et les décisions budgétaires liées aux coûts des solutions d'archivage imposées par les nouvelles réglementations aussi. Postini comptait 35000 sociétés clientes avant cette acquisition. D'ailleurs, la vague de fusions/acquisitions pourrait bien continuer et Google serait bien le seul de ce secteur à ne pas être inquiété. Est-ce à dire que des sociétés de Classification et/ou de Search comme
Kazeon, Index Engines, Attenex, Scentric, BridgeHead, Abrevity, StoredIQ, Arkivio, X1, Njini, Fast, Coveo, Endeca, Convera, Vivisimo, dtSearch, Mondosoft, Isys Search Software, ou les Français
Sinequa ou
Exalead sont des parfaites cibles, je le crois... les mois qui arrivent vont nous le confirmer.